Après les attentats du 7 octobre et le déclenchement de la guerre Israël-Hamas, on assiste au dernier trimestre 2023 à une augmentation des actes antisémites dans plusieurs pays européens. C'est le cas en France, qui compte à la fois les populations juives et musulmanes les plus nombreuses de l'Union européenne. Cette étude analyse les effets de la guerre sur les discriminations à l'encontre du public étudiant juif et maghrébin de France, dans le domaine de l'accès à des formations universitaires de niveau master. Elle s'appuie sur un protocole invariant de tests par correspondance, répété en deux vagues, début 2023 et début 2024. Les tests portent sur un échantillon total de 3071 formations pour lesquels 9213 demandes d'information ont été adressées à leur responsable par des étudiantes fictives qui se distinguent par leurs noms et prénoms. Relativement au profil majoritaire, une étudiante dont l'identité suggère une affiliation juive est significativement pénalisée au début de 2023 et une étudiante maghrébine l'est plus encore. Après le déclenchement de la guerre, au début de 2024, ces pénalités se maintiennent et de nouveaux comportements inégalitaires apparaissent de la part des responsables de formations qui choisissent plus souvent de soutenir spécifiquement les candidates issues d'une des deux minorités.
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